Los Roques : Voyage au bout de l'archipel
- Los Roques ; Venezuela. Février 2018 ; 7 jours -
Et si vous deviez partir à l’aventure dans une destination dont vous n’avez jamais entendu parler ?
C’est le pari que j’ai relevé accompagné de mon ami et vidéaste Yoen Lesourd, lorsque je reçois un appel de Federico Morisio (waverider professionnel italien) qui m’indique avoir été contacté par une agence de voyage au Venezuela, plus précisément sur l’archipel de Los Roques, à 150Km des côtes vénézuéliennes.
Nous venons d’atterrir à Caracas, capitale du Venezuela. Le contexte politique, économique, et social est tendu. Nombreux sont les forums en ligne qui suggèrent de ne pas s’aventurer dans la ville, classé à cette période comme étant le lieu le plus dangereux au monde. Sauf que voilà, il est 15h, et notre envol pour Los Roques est prévu le lendemain matin, nous devons passer la nuit ici. Un guide mandaté par l’agence de voyage nous amène passer la nuit chez lui, en plein centre de la ville. Là, Yoen et moi, on prend une grosse claque. Alors qu’on traversait la ville en voiture, on découvrait des paysages à peine croyables. Encerclé par une vallée, la ville est entourée de Ghettos. Le guide nous explique qu’il y a des rivalités entre le nord et le sud et qu’il ne faut surtout pas s’y aventurer. Au milieu, Caracas. Le périphérique est complètement délabré, quelques immeubles en ruine. Partout, la nature semble reprendre ses droits. On voit des arbres immenses pousser dans ce décor de béton, j’observe de grands oiseaux voler dans la ville. Je ressens à ce moment-là un indescriptible sentiment à la fois d’émerveillement et d’insécurité. Avec Yoen, on s’est regardé, et on s’est rendu compte qu’on était loin, mais alors très loin de chez nous et de notre zone confort. L’aventure pouvait enfin commencer. (Nous passerons la nuit en totale sécurité tout près de l’ambassade américaine).
Réveil matinal dans la capitale puisqu’il est l’heure de prendre à nouveau la route de l’aéroport, direction Los Roques. On ne sait pas grand-chose sur cette destination, si ce n’est que l’archipel regroupe près de 300 îles et bancs de sables, formant un lagon de 400km2. Sur le tarmac, c’est un coucou (petit avion à hélices) qui nous attend. À son bord, un commandant, son copilote, deux touristes vénézuéliens, et nous. L’avion décolle, s’élance au-dessus de l’Océan, nous voilà partit ! enfin… Pas tout à fait… Des signaux sonores retentissent, les pilotes discutent entre eux, puis demi-tour toute direction Caracas. On n’en menait pas large lorsqu’en plein milieu des airs au-dessus de l’immense étendue bleue de l’océan ils nous ont annoncé qu’il n’y avait pas assez de carburant pour finir le trajet initialement prévu. Je passe les détails, nous parvenons à regagner la terre ferme, patientons 2 heures supplémentaires puis nous voilà partit à nouveau, pour de bon cette fois. Au bout de 45 minutes de vol, Nous apercevons des étendues d’eau bleu turquoise et des îles à perte de vue, toutes aussi paradisiaques les unes des autres. Niveau d’excitation maximum. Los Roques, nous voilà !
Nous atterrissons à Gran Roque, Île principale de l’archipel de par sa taille et population, où nous retrouvons Federico, déjà sur place. C’est l’occasion de faire la connaissance de Fabi et Gabriel, gérants de l’agence de voyage Mardeleva, pour laquelle nous réalisons un film promotionnel. Gran Roque est splendide. La superficie de cette île est de 1,7Km2. 1500 habitants y mènent une vie paisible. Ce sont principalement des pêcheurs. Chaque semaine, un ferry amène toutes les provisions nécessaires à la population. Le temps ici tourne au ralenti. Pas de routes ni de voitures. Seulement deux écoles (une maternelle et un collège), un terrain de foot, deux terrains de basket, deux épiceries, quelques bars locaux, une boite de nuit, une base militaire et un port. Tous les habitants sont souriants. Nous faisons d’ailleurs très vite la connaissance de Ramsès, un jeune cuisinier local accueillant qui rêve d’ouvrir un jour un restaurant en France. On installe nos affaires dans la chambre que je partage avec Yoen, et après un bon repas, on prépare tout le matériel photo et vidéo. Ne perdons pas de vue l’objectif de ce voyage : créer un film de promotion de la destination.
Sur l’archipel, un seul moyen de transport : le bateau. Nous voilà donc, voguant sur ce lagon de jours en jours, sur une petite embarcation de à peine quatre mètres.
Parmi les escales, La « Green House », surnommée ainsi en raison de ses volets verts. Je vous mets au défi de trouver une maison avec une vue aussi belle qu’ici. C’est juste irréel. Des pêcheurs vivent là lorsque la saison de la pêche y est propice.
Un peu plus loin, se trouve une petite maison sur pilotis qui fit office il y a quelques années d’école de voile. Cette dernière était autrefois située en plein milieu d’un banc de sable. Aujourd’hui, l’eau à submergé la langue de sable et la maison est comme suspendue, là, au beau milieu de l’archipel, au-dessus d’une eau turquoise.
Une autre partie de l’archipel nous réserve bien des surprises. Un banc de sable enfoui à un mètre de profondeur accueille des centaines, voire des milliers d’étoiles de mer gigantesques, qui viennent capter les rayons de soleil et se reproduire. Un spectacle fabuleux. Attention toutefois à bien respecter leurs conditions de vie et de ne pas les mettre hors de l’eau, elles ne survivraient pas.
Ailleurs, on s’enfonce en plein milieu d’une île complètement couverte de Mangrove, où les pêcheurs y trouvent des poissons soi-disant excellents qu’ils pêchent seulement à l’aide d’un petit fil et d’un hameçon. Ici, pas de canne à pêche, ils ferrent à la main. On a d’ailleurs pu gouter toutes les spécialités locales, principalement du poisson et des coquillages, un vrai régal pour les papilles.
Durant ce voyage, nous nous sommes aussi aventurés au sommet de Gran Roque. On domine l’archipel tout entier. Un paysage à couper le souffle. Nous avons également visité une cabane de pêcheur, à l’autre bout de l’archipel, posée en plein milieu de l’océan, ou vivent les pêcheurs de homards pendant les mois favorables à la pêche.
Parmi toutes les îles aussi incroyables les unes que les autres que nous avons pu visiter, il y en a une qui m’a laissé sans voix. “Cayo de Agua”. Située à 30 kilomètres de Gran Roque, l’île est une prouesse de la nature. Là-bas, tout y est encore vierge, pas d’habitations, seulement de la végétation, du sable blanc, de l’eau turquoise, une petite vague, et des oiseaux. Je me revois encore, en train de marcher le long de l’île et me dire « est-ce que tu te rends compte d’où tu te trouves là ? » De toute ma vie je n’ai jamais trouvé un lieu naturel autant sauvage et préservé qu’ici, à l’exception des Galapagos, en Équateur.
Je ne vais pas tout vous dévoiler dans ce reportage, à vous de vous faire votre propre expérience, d’attraper un sac à dos et partir vivre votre aventure. Je vous propose tout de même de revenir en vidéo sur cette incroyable aventure.
Voyage réalisé avec : Yoen Lesourd ; Federico Morisio.
Agence de voyage : Mardeleva Los Roques, Fabi et Gabriel. https://www.instagram.com/mardelevareloaded.losroques/
Photos by Julien Bru & Yoen Lesourd
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